14 août 2005

Libération teste le premier EasyHotel

LIBERATION publie dans son édition du 13 août, le récit d'une de ses journalistes, Agnès Catherine Poirier, ayant séjourné dans le premier EasyHotel à Londres :

"L'hôtel n'a pas encore d'enseigne, des fils électriques pendent en guise de bienvenue. De petites affichettes scotchées à la porte d'entrée indiquent cependant qu'il s'agit bien d'Easy Hotel, dernière aventure de l'entrepreneur grec Stelios Haji-Ioannou, célèbre pour sa compagnie aérienne low-cost Easyjet et son amour démesuré pour la couleur orange. Le principe est désormais bien connu : réservation et paiement exclusivement par Internet. Plus on s'y prend à l'avance, moins c'est cher. La nuit d'hôtel commence à 20 livres (soit 30 euros) mais ça peut vite grimper, si par exemple l'on s'y prend la veille pour le lendemain, et coûter alors 60 livres ( 90 euros).
Prenez garde, cet hôtel Easy n'aime pas les chichis. Les notions d'extra et de service résonnent comme des gros mots. Pas de restaurant, pas de petit déjeuner, pas de téléphone, pas de minibar, pas de sèche-cheveux... Mais si vous voulez un toit pour la nuit, à bon prix, c'est l'endroit.
Carte magnétique. A l'entrée, il faut attendre que le gardien vous ouvre. Pas de chance, personne. Une heure plus tard, à attendre sur le perron de cet ancien hôtel qui avait douze chambres et en compte aujourd'hui 34, une charmante jeune femme à l'accent russe et cravate orange vous accueille enfin. En échange de la réservation, imprimée chez vous, elle tend une carte magnétique. «Ah, une chambre avec fenêtre !», dit-elle, béate. Sur les 34 chambres de l'Easy Hotel, seules trois en sont pourvues. Direction chambre 18. Les couloirs sentent la peinture et le plâtre frais. Sur chaque porte, une pancarte orange avertit le futur occupant : «A tiny room» (une chambre minuscule), «A very small room» (une toute petite chambre). Préparation psychologique. On s'attendait à un placard, miracle, c'est un grand placard, avec une fenêtre donnant sur le parking d'un supermarché.
Surprise, les murs ­ dans cette chambre­ ne sont pas orange vif mais mouchetés roses. Seule la boîte à WC et douche arbore un écriteau orange : «A tiny loo» (toilettes minuscules). La chambre se compose d'un passage d'un demi-mètre carré environ desservant le lit et, à gauche, l'entrée du cabinet à ablutions. Le tout tient dans environ 3,5 m2. Le lit à deux (petites) personnes est coincé entre la fenêtre et les toilettes. Sur le mur, très haut placé, un petit écran plat : la télévision. Mais si vous voulez la regarder, le prêt de la télécommande vous en coûtera 5 livres (soit 7,50 euros). Le matelas est confortable et la couette moelleuse et chaude. Ça tombe bien : la climatisation qui ronronne toute la nuit et qu'on ne peut arrêter agit comme un congélateur. Côté insonorisation, ce n'est pas le cauchemar redouté. On dort !
Chiche. Le tiny loo ressemble aux toilettes des avions. Assis sur la cuvette, les pieds dans la douche, on se dit qu'au moins cela sent le neuf. Une serviette pour deux, c'est chiche mais cela fera l'affaire. Pas de grasse matinée, obligation de rendre la chambre avant 10 heures sous peine d'amende. Dehors, grand beau temps, une bonne surprise pour tous ceux qui viennent de passer la nuit dans leur chambre sans fenêtre. En 15 minutes, vous voici à High Street Kensington : à nous deux le Londres chic !"
Source : LIBERATION du 13 août 2005 (www.liberation.fr)
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